Aujourd’hui dimanche, c’est la journée “Fête des Mamies”, et c’est l’occasion pour la famille Tanmieux de se retrouver. Comme à l’accoutumée, l’ambiance est conviviale. Le feu de cheminée crépite, réchauffant les cœurs comme la maison, tandis que dehors tombent les giboulées de mars.

– Merci à ceux qui ont cuisiné ! s’exclame Inès. Le poulet-frites était très bon, quant au gâteau aux noisettes, un vrai délice ! J’ai mangé pour deux.

– C’est le cas de le dire ! sourit Rosalie. A huit mois de grossesse, ça va ? Tu n’as pas pris trop de poids ?

– Les médecins répondraient « si » ! Ceci dit, c’était pareil, il y a 5 ans lorsque j’attendais Lucas. Mis à part des journées plus festives comme aujourd’hui, je fais attention à mon alimentation.

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– Dites-moi les enfants, comment votre petit garçon vit-il cet heureux événement ? questionne Mamie tichat.

– Simon et moi, répond Inès, avons essayé de lire, de parler avec des professionnels et de suivre leurs conseils avisés, parce que la préparation de l’arrivée d’un enfant de plus dans une famille, n’est pas la même que celle du premier.

– Tu as raison Inès, continue Mamie tichat, lorsque Lucas, votre premier enfant est né, votre organisation et vos habitudes de vie de couple ont été chamboulées. Tandis qu’aujourd’hui, c’est différent avec l’arrivée d’un 2ème petit, vous êtes amenés à penser, à anticiper, à préparer votre future nouvelle organisation familiale.

Catherine Dolto, médecin et psychothérapeute vous dirait : “C’est un remaniement profond du trio, vécu de manière différente par chacun des parents parce qu’ils sont renvoyés à leur propre enfance et à leur position dans la fratrie. Un 2ème enfant n’est pas un plus grand défi qu’un premier, c’est un défi différent. Il s’agit de découvrir ce que c’est que partager son temps”.

-Ah, mais j’y pense, interrompt Rosalie en se levant, je vous ai apporté une revue, dans laquelle nous pouvons lire des choses intéressantes. Il est justement question de l’arrivée d’un 2ème enfant, notamment quand et comment l’annoncer et plein d’autres questions que se posent les parents.

Quand et Comment annoncer la nouvelle à un enfant ?

– Y a t-il un meilleur moment pour dire à un enfant qu’on attend un bébé ? demande Suzanne.

Mamie tichat répond qu’il n’y a pas de moment vraiment plus pertinent qu’un autre pour annoncer la nouvelle à un enfant. Tout dépend de son âge et de son caractère. L’important, c’est que ce soit les parents qui la lui annoncent, et non quelqu’un d’autre ! En général, ils attendent la 1ère échographie, ou que le ventre de maman soit plus arrondi, pour annoncer la nouvelle !

– Pour Lucas, du haut de ses 4 ans et demi, cela n’a pas été compliqué, explique Inès. Au début du 4ème mois, il nous a demandé pourquoi je m’allongeais toujours l’après-midi, ce qui n’était pas dans mes habitudes. Simon et moi, avons décidé d’un commun accord, de lui annoncer la nouvelle. Nous nous sommes assis à côté de lui, nous avons parlé simplement et ensuite, nous avons pris le temps de répondre à une ou deux questions, pour le rassurer et éviter toute inquiétude. Il faut savoir doser, parce que trop rassurer, pourrait produire un effet contraire !

Rosalie, le magazine sous les yeux, lit à haute voix :

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– Annoncer la grossesse le plus simplement possible, sur un mode descriptif, sans en faire trop, avec le sourire. Eviter : « n’aie pas peur, maman et papa t’aimeront toujours » ou quelque chose dans le genre. Stéphane Clerget propose : “Ta maman et moi, allons avoir un nouvel enfant. Ce bébé sera un petit frère qui naitra pendant les vacances de Pâques. Employer plutôt le terme de futur bébé avant la fin du 6ème mois. Cette précaution est essentielle car en cas d’interruption de grossesse, l’enfant peut se sentir responsable, pour peu qu’il ait souhaité que son “rival” ne vienne pas au monde ».

C’est à Rosalie de questionner :

– Dis, mon frère, est-ce que votre petit Lucas participe à la grossesse ou est-ce-qu’il reste indifférent ?

Comment faire participer l’enfant à la grossesse ?

 

– Depuis que Lucas est au courant, nous essayons de bien faire, pour qu’il se sente heureux dans sa future position de grand-frère, répond Simon, je m’explique concrètement :

  • Nous essayons Inès et moi-même, de l’impliquer un peu, en lui proposant de parler à son petit frère, comme nous, il touche le ventre doucement, il fait même des bisous ! Nous lui disons que bébé entend sa voix et qu’il la reconnaîtra dès qu’il sera là.
  • Régulièrement, continue Simon, j’aime lui raconter notre histoire : lorsque nous l’attendions, sa naissance, et il adore ! Nous lui montrons aussi, les photos affichées au mur qu’il connait bien, autant de façons simples de le rassurer, quant à sa place au sein de notre famille.
  • Nous accordons de l’attention à notre petit Lucas. D’ailleurs, nous avons fait des travaux dans la maison, pour qu’il puisse disposer de sa nouvelle chambre, de son nouveau lit, quelques semaines avant l’arrivée de son petit frère.
  • Et, parce qu’on se rapproche de la date de la naissance, nous l’impliquons dans les préparatifs. Par exemple : pour l’aménagement de la chambre du futur bébé et de sa layette, des petits bottons, Lucas était avec nous. Il nous a aidés également, à ranger les jouets du petit frère le weekend dernier.
  • Inès a trouvé plusieurs livres pour montrer à Lucas ce qui se passe dans son ventre. Comme pour expliquer beaucoup de choses, le livre reste un très bon support, avec des mots et des illustrations bien adaptés aux enfants.
  • Nous passons aussi du temps à lui décrire ce que c’est un bébé. A la naissance, Lucas sera sûrement étonné, voire même déçu, devant un si minuscule petit-frère, quand lui, imaginait plutôt un enfant pour jouer. Nous lui expliquons qu’il lui faudra attendre un peu, avant de pouvoir s’amuser avec lui.
  • Nous avons commencé à lui parler du rythme de vie après la naissance, en lui décrivant un peu en amont, ce que sera notre quotidien avec le petit-frère, nous pensons que c’est aussi une façon de le préparer.

– Un bébé a besoin de téter, d’être changé souvent. Il dort, il tète, il pleure, il accapare maman et papa tout le temps, sourit Suzanne ! Cette période sera sûrement moins facile pour Lucas, parce que vous ne pourrez pas passer autant de temps avec lui.

– Question timing, c’est sûr, pense aussi Inès, ce ne sera pas comme avant ! Nous allons essayer, dans une dynamique positive, de rester des parents rassurants !

– Si vous lui dites qu’il sera le grand, cela peut le valoriser aussi, pense Suzanne.

Qu’il sera le grand, qu’il est, et qu’il restera un enfant même avec un petit-frère ! répond Inès. Nous essayerons de dire les bons mots.

– Ça doit arriver que des enfants n’aient pas envie de participer à la grossesse, suppose Suzanne.

– Oui, je sais que cela arrive, lui répond Rosalie, et dans ce cas, il suffit simplement de ne pas le forcer. Les choses se feront lorsqu’il sera prêt.

Sur la question “comment préparer un enfant avant une naissance”, la psychologue Agnès Laprelle-Calenge écrit : « qu’emmener un enfant à une échographie n’est pas une très bonne idée pour l’impliquer, parce qu’il n’est pas en âge de comprendre les images qu’il pourrait voir à l’écran, cela demeure un examen médical… » !

La naissance du petit-frère

 

– A la naissance, poursuit Suzanne, votre Lucas sera certainement étonné de voir que son petit frère reçoit beaucoup de cadeaux.

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  • Nous lui expliquerons que c’est parce qu’il vient de naître, sourit Inès. Nous pensons lui en acheter un aussi, pour le féliciter d’être maintenant le grand frère.
  • Lucas, souhaite lui donner un joli dessin, c’est mignon !
  • Quant à Simon, il choisit cet événement pour m’offrir la bague de mes rêves. Ce n’est pas coutume courante, mais sans doute une façon de fêter notre Bonheur.

– Beaucoup de personnes vont venir voir le bébé. Lucas était le centre d’attention de ses parents, et ce petit frère va venir tout bousculer, en occupant parents, famille, amis… à chaque instant.

– Tu as raison, Pierre, répond Inès, période pas forcément facile à vivre pour le grand-frère.

  • Nous continuerons de répondre à ses questions, quelles qu’elles soient. « Pourquoi faut-il donner à manger souvent au bébé ? (parce que son ventre est encore petit). Pourquoi il pleure beaucoup ? (parce que c’est son unique moyen de communication). Pourquoi il faut le porter (parce qu’il ne sait pas marcher), etc… Agnès Laprelle-Calenge, psychologue explique : “Tout cela peut paraître anodin pour un adulte, mais c’est une découverte pour l’enfant qui ne connaît pas les bébés”.
  • Il sera important pour Simon et moi, d’exprimer clairement notre amour à Lucas, parce qu’il pourrait avoir l’impression d’être moins aimé en nous voyant passer autant de temps avec le bébé.

Rosalie intervient :

– J’ai une super phrase de la psy pour illustrer ça : « Dites à votre aîné que le temps se partage, mais que l’amour ne se partage pas. Que vous n’avez pas moins d’amour pour votre grand parce que vous avez un autre bébé. Et que le cœur des parents grandit avec le nombre d’enfants pour qu’il y ait de la place pour chacun. »

– Comment avait réagit Théo, à la naissance de Clarisse, il avait 3 ans n’est-ce pas ? questionne Simon.

– Il a eu sa petite période de régression, explique Pierre. Le pédiatre nous avait expliqué que cela se produisait souvent parce que l’enfant a peur de perdre sa place. Théo demandait à être pris sur nos genoux, ou dans nos bras. Il transgressait les règles, et faisait plus bêtises. Selon les propos du pédiatre, ces attitudes ne durent pas longtemps. Ces comportements sont des appels directs de l’enfant, qui nous demande de le regarder, de s’occuper aussi de lui.

– Je sais que les sentiments des enfants après l’arrivée d’un bébé peuvent être contradictoires, entre joie, jalousie, peurs…

Rosalie continue sa lecture pour venir illustrer ces derniers propos d’Inès :

– « La jalousie est une réaction naturelle, et même saine, écrit la psychologue. Dites à votre enfant que vous comprenez ce sentiment, encouragez-le à mettre des mots sur ce qu’il ressent, puis rassurez-le. Quelquefois, l’enfant n’arrive pas à verbaliser, et ses craintes, sa jalousie, peuvent se traduire par une agressivité. Dites-lui que vous le comprenez, rassurez-le sur votre amour, tout en mettant un holà à tout comportement agressif ».

Rosalie poursuit :

-Un enfant exprime d’une façon ou d’une autre ses émotions et pour aller mieux, il a besoin d’être validé dans ce qu’il ressent avec des mots : “je comprends, tu es triste, tu as peur, nous passons moins de temps avec toi et tu penses que nous aimons le bébé plus que toi…” L’enfant a besoin de se sentir compris. Des petites phrases sont à éviter par exemple : “Ne pleure pas, ce n’est pas grave…” ou “Tu n’es pas gentil”.

– Qu’en penses-tu maman ? demande Rosalie à Mamie tichat.

– Je suis d’accord avec tout cela, il peut arriver que l’enfant soit jaloux, même un peu agressif. Juste éviter de le laisser seul avec le bébé par prudence et trouver des activités sympas pour lui permettre de libérer ses tensions.

Il peut arriver aussi que l’enfant régresse soit juste après la naissance du bébé, soit quelques mois après. Accepter sans panique, en se disant que chacun dans cette famille doit trouver sa nouvelle place. Si l’aîné des enfants, durant quelques temps refuse de s’habiller, suce son pouce ou la tétine, fait pipi au lit, ou veut reprendre le biberon… sachez rester vous-mêmes, et il s’apercevra vite que vous êtes toujours comme avant. Au bout de quelques temps, les comportements régressifs finissent par s’arrêter.

Quelques fois ces comportements régressifs perdurent. L’attitude à tenir est alors de dire clairement les choses et avec fermeté, parce que vous ne pouvez pas accepter toutes ses demandes, toutes ses bêtises… Posez des limites calmement. Vous savez bien, tous, qu’un cadre clair et défini structure et rassure toujours un enfant : dire sans crier mais fermement : “Tu ne peux pas téter au sein de maman, tu dors dans ton lit etc.” et ne plus y revenir, c’est ainsi, parce que ce sont les limites que vous posez, et l’enfant boude ou pleure mais il comprend très bien.

Rosalie intervient :

– Il faut au moins 4 à 6 mois, disent les professionnels, pour que chacun trouve sa nouvelle place !

Notre famille s’agrandit et c’est une vraie richesse !

 

– Et toi papa, tu as quelques conseils à ajouter aux jeunes parents que nous sommes ? questionne Simon.

-Papy boîtes, éducateur dans l’âme depuis toujours, a répondu tranquillement et Simon s’est amusé à noter :

  • Retrouvez et maintenez toujours les petits moments de qualité si réconfortants pour chacun ! Même si vous avez l’impression de ne plus en avoir autant, gardez-les quels qu’ils soient, parce qu’ils sont précieux. Par exemple jouer aux jeux de sociétés ou autres, ensemble papa, maman et Lucas, pendant que bébé dort ou gazouille sur le transat.
  • Comme vous l’invitez à s’impliquer un peu avant la naissance, rien n’empêche de continuer en le laissant vous aider de temps à autres à faire de simples tâches comme sortir et ranger les couches sur l’étagère…
  • Continuez les rituels importants, comme la lecture du soir et n’hésitez pas à lui dire que vous êtes heureux, d’être avec lui, à jouer, à vivre ces activités de plus grands.
  • «Valorisez-le, dites-lui que vous êtes fiers de tout ce qu’il sait faire : marcher, manger tout seul en tenant bien sa cuillère, faire dans le pot, tenir un crayon…”. Ces derniers conseils ne sont pas de moi, ajoute Papy, mais du pédiatre Lionel Rossant.
  • Rassurer souvent son aîné, ce peut-être aussi lui dire :”oui, un enfant de plus dans la famille, c’est un vrai changement mais ce qui ne changera jamais, c’est notre amour pour toi”. Câlinez-le !
  • Vous aurez peut-être plus d’exigence avec votre Lucas, parce qu’il endosse le statut de grand, et il n’est pas toujours facile pour un enfant de garder un comportement irréprochable !
  • Soyez-en convaincus, lorsque la famille s’agrandit, c’est une vraie richesse pour tout le monde. Et le fait de penser ainsi, conduit à vivre, à partager, tous les bonheurs possibles au sein de la famille agrandie.

– Nous en savons quelque chose, dit Simon, parce que Rosalie, Victor, Pierre et moi, nous avons eu nous-mêmes cette chance ! Si je résume bien, pour aider Lucas à vivre sereinement l’arrivée de son petit-frère, l’écoute empathique, le dialogue, l’implication, la valorisation, la patience et l’amour sont de mise !

– Chaque venue d’un nouvel enfant, c’est du merveilleux, et tous les parents vous le diront : l’amour ne se divise pas, il se multiplie ! conclut Papy boîtes.

– Belles paroles ! sourit Simon, et j’acquiesce !

– Dans ce magazine, conclut Rosalie, Marcel Rufo parle de l’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille comme étant « une expérience constructive ». Selon lui, « la rivalité aide les enfants d’une même fratrie à grandir et la jalousie leur permet de faire le deuil de la toute-puissance de l’enfant-roi. Dans un jeu, si l’équipe s’agrandit, les possibilités, aussi ! Chacun a sa place et son importance. C’est ce que vous offrez à votre enfant et c’est une chance ! »

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