Ecrans, portables, tablettes… le numérique s’est installé dans les familles, à un tel point que les enfants même les tout-petits n’y échappent pas. Les parents, qui ont grandi dans un quotidien non connecté, pensent bien faire en préparant l’enfant au monde actuel, notamment à ces nouveaux outils. Cependant, ils arrivent aujourd’hui à se sentir dépassés, avec des enfants plutôt très habiles, mais qui ont tendance à se les approprier de manière assez anarchique.

Des comportements s’ensuivent comme par exemple :

  • Trop longue exposition aux écrans. 44% des enfants de moins de 3 ans utilisent régulièrement des écrans interactifs, selon une étude de l’association française de pédiatrie ambulatoire.
  • Des tensions à chaque fois que l’enfant doit se séparer de l’écran : pleurs, cris, disputes, colères…

  • Le téléviseur reste allumé en permanence, alors que le tout-petit est entrain de jouer juste à côté.
  • La tablette est utilisée pour calmer l’enfant. Il regarde des dessins animés ou joue à des jeux éducatifs, tout seul.
  • Le portable est laissé pendant la sieste ou le soir pour s’endormir. Selon l’étude Intel Security, 73% des parents autorisent leurs enfants à garder leur appareil connecté au lit.

Ce sont des comportements à risques

pour les enfants

A savoir :

  • Effets sur le cerveau du petit-enfant en plein développement. Le Docteur J.M. Pédestan du CHU de Bordeaux explique : « Le cerveau humain est immature à la naissance. C’est en interagissant avec son environnement, en 3 dimensions, et en utilisant ses 5 sens, que les réseaux neuronaux se constituent. Les connections se font de façon lente, par étapes successives, à condition que le processus de maturation soit convenablement assuré. »
  • Selon une étude menée par l’Insee, beaucoup d’enfants passent leur temps devant la télévision, seuls face à l’écran. Ils n’ont pas l’accompagnement nécessaire pour apprendre à faire la différence entre la réalité et la fiction.

  • Le Dr S. Chokron, directrice au CNRS et responsable d’une unité Vision et Cognition exprime : “Une surconsommation d’écrans provoque de la sécheresse oculaire due à une diminution des clignements des yeux, ainsi qu’une fatigue des yeux, générée par une forte sollicitation des muscles oculaires, ce qui peut provoquer des maux de tête.”
  • L’Académie américaine de pédiatrie, qui elle aussi s’est penchée sur la question, a observé une augmentation des troubles du sommeil chez ceux qui dorment avec leurs téléphones. Générée par les diodes électroluminescentes (LED), la lumière des écrans tient éveillé, retardant l’heure du coucher et modifiant leur horloge interne.

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Pour autant, les parents sont toujours très volontaires en comprenant l’importance d’éloigner leurs jeunes enfants des écrans et ils réfléchissent à comment s’y prendre.

La solution : une démarche familiale

qui s’avère efficace !

1 – Dans un premier temps, les parents informent tous les enfants de la famille sur les dangers d’une utilisation excessive des écrans. Bienveillance et fermeté, les enfants doivent comprendre pourquoi leurs parents vont poser un cadre aussi précis à la maison et pourquoi c’est du sérieux. Il s’agit de la santé de tous. C’est ainsi qu’ils seront en mesure de s’inscrire dans ce projet.

En sensibilisant ainsi les enfants dès le plus jeune âge à l’utilisation des outils numériques, et ce dans un environnement pédagogique, les parents influencent leurs regards sur ceux-ci, les responsabilisent, et les encouragent à devenir intelligents face au numérique.

2 – Dans un deuxième temps, les parents ont à construire une organisation, comme un contrat maison que chacun devra signer comme un engagement. Ce visuel à la manière d’un emploi du temps, peut être accroché ou placé dans un lieu commun où tous les membres de la famille pourront le voir et le suivre.

En tant que garant de l’éducation de leurs enfants, les parents ont déjà instauré des règles qui fonctionnent bien comme l’heure régulière du coucher, se laver les dents après les repas, enlever ses chaussures à la maison etc.. des habitudes de vie déterminées par les parents que les enfants intègrent rapidement. Pour les écrans c’est la même chose.

Les parents vont définir 10 points importants

1) Définir les temps précieux en famille pendant lesquels les écrans sont interdits, comme pour exemples : le matin, pendant les repas, juste avant le coucher, pendants les activités en famille…). Il reste essentiel de garder du temps d’autres activités, pour jouer en vrai, pour lire, pour courir et s’amuser dans le jardin ou au parc, pour partager les repas en famille et discuter.

2) Définir à quel âge et pourquoi les enfants peuvent avoir accès à internet et aux écrans (Télé, PC, tablette, console, smartphone ou autre téléphone portable)

3) Définir les temps d’écrans c’est à dire combien de temps à la fois et combien de fois dans la semaine,

4) Définir quels jours par semaine et à quels moments de la journée. Des créneaux horaires en fonction de leur âge. L’académie américaine de pédiatrie déconseille la télévision avant 2 ans et préconise que les jeunes enfants ne la regardent pas plus d’une heure par jour.

5) Mettre en place des rituels relatifs aux écrans. Les parents vont trouver un panier, et ils veilleront à ce que tous les membres de la famille, eux y compris, viennent y déposer tablettes et téléphones avant chaque temps précieux, durant lesquels leur usage est interdit.

6) Déterminer les zones interdites dans la maison avec la tablette ou le smartphone, (chambres, salles de bains…). L’ordinateur relié à Internet peut être installé dans une salle commune, l’enfant n’est pas seul lorsqu’il l’utilise et les parents sont à proximité.

7) Ceux-ci vont aussi se pencher sur leurs propres comportements d’adultes parce qu’ils savent que l’exemplarité est de mise, que l’enfant reproduit ce qu’il voit, ce qu’il vit avec ses parents. Par exemple, pas de téléphone au volant de la voiture, ne pas écrire ou lire des messages en marchant, etc… « Je ne réponds jamais au téléphone quand je suis à table avec les enfants” écrit une internaute. Et souvent ils me disent : “Tu ne décroches pas ?” Je leur dis : “Non, je suis à table avec vous, je profite de vous.” « Je pense que c’est important de donner l’exemple si je ne veux pas que, plus tard, ils décrochent leur téléphone n’importe quand. »

8) Ils veulent rester ces parents bienveillants qui accompagnent l’enfant, le guident l’aident à comprendre, le sensibilisent aux risques sans être alarmistes. Pour donner un exemple : Avant 6-7 ans, un enfant ne fait pas de différence entre des messages de fiction, d’information ou publicitaires. Les images se mélangent dans son esprit. Une confusion des genres savamment entretenue par les publicitaires, qui adaptent les spots aux codes des programmes jeunesse, reprenant par exemple les personnages de fictions (lapins crétins, Barbie…) ou la forme même du dessin animé. Les publicitaires exploitent la crédulité de nos enfants », explique Serge Tisseron, pédopsychiatre.

9) Ils sont sensibles à l’écoute empathique. L’empathie étant la capacité à se mettre à la place de l’autre. “Toute émotion de l’enfant génère des émotions chez les parents, écrit A. Peymirat, coach parental. Lorsque parents et enfant s’énervent, c’est la crise. L’enfant fâché, énervé de devoir se séparer de la tablette, n’a pas encore la maturité nécessaire pour maîtriser toutes ses émotions, c’est au parent de faire cet effort en premier. Pour utiliser l’écoute empathique, essayez de mettre vos émotions de côté, identifiez le sentiment ressenti par l’enfant, et dites-lui : J’ai l’impression que tu es…., on dirait que tu sembles…”. Les enfants qui ont des réactions extrêmes, sont ceux qui ont le plus de mal à gérer leurs émotions. Avec eux, utilisez des termes à la hauteur de leur émotion : tu as l’air furieux, ça semble te mettre hors de toi. Prévoyez une conséquence pour ses débordements. Laissez-le seul et revenez lorsqu’il est plus calme en le remerciant de ne plus crier.”

10) Ils vont mettre en place des conséquences qui seront déterminées à l’avance, comme le propose A. Peymirat. Ces conséquences seront utilisées, dans le cas où ça ne se passerait pas comme souhaité. Pour être crédible, les règles doivent rester claires, les parents ne reviennent pas sur ce qu’ils avaient décidé. Une maman exprime :” J’ai trouvé que c’était très efficace, si mon fils ne respecte pas son temps d’écran, il n’en a pas le lendemain, si ça arrive. A partir du moment où on a mit ça en place, ça n’est arrivé qu’une seule fois qu’il ne respecte pas l’heure de fin.”

 

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Quelle fantastique ouverture au monde !

Il est facile de comprendre l’engouement autour des nouvelles technologies, du fait de tous les avantages qu’elles apportent. Par exemple, communiquer à distance via Skype avec la famille, les amis éloignés géographiquement, est formidable parce que cela permet de maintenir les liens relationnels. Les enfants adorent.

Utilisés intelligemment, les écrans possèdent des vertus pour le développement du jeune enfant. Si son utilisation est bien cadrée, l’outil numérique n’est plus perçu que comme un danger pour le jeune enfant mais comme un outil pédagogique. Il favorise son autonomie, sollicite sa curiosité enfantine, et le conduit vers l’apprentissage par le jeu interactif.

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Sources : bibliographie : Serge Tisseron –  Anne Peymirat – Guide-famille CLEMI – 

La maison des Maternelles “A petits pas vers le numérique”