Cet après-midi, Inès n’a pas de cours. Pour info, elle est en 3ème année de psychologie à la fac de Nantes. Ses trois amies, Gaby, Laurette et Marika passent l’après-midi chez elle, tandis que Pierre, son mari, est à son travail et Lucas, 4 ans, à l’école en moyenne section.

 En pleine conversation sur les activités extra-scolaires !

– Cette année, j’inscrirai bien mes petites jumelles à « l’éveil musical », dit Gaby, il parait que c’est très bien pour les enfants, ça développe leur sensorialité et leur concentration.

– C’est vrai, dit Marika. J’aimerais bien moi aussi, que mes futurs enfants jouent d’un instrument de musique.

– A quel âge peut-on y inscrire un enfant ? questionne Laurette.

– Dès 3 ans, répond Gaby, pour l’éveil musical.

– C’est chouette, en effet, ajoute Inès ! Théo, l’ainé des enfants de ma belle-sœur Suzanne et de mon beau-frère Pierre, a 6 ans et il va aux ateliers arts plastiques depuis 3 ans. Il avait commencé à la crèche et il adore.

Des psychothérapeutes comme B.Cooper-Royer pensent que c’est bien de commencer à partir de 6 ans parce que « l‘enfant commence à avoir certaines capacités de concentration et une notion du respect des règles suffisants pour que l’expérience soit enrichissante ». Moi, je pense, poursuit Inès, que les activités proposées à 3 ans sont adaptées à l’âge des tous petits, de plus, elles sont amusantes et très sympas !

– Le sport pour les tout-petits, vous en pensez quoi les filles ? demande Laurette. Mon ami est très « football » et, à mon avis notre garçon ne va pas tarder à en faire.

-Le sport, c’est pas mal pour le développement psychomoteur, répond Gaby, mais à 2 ans c’est tôt, tu ne trouves pas ?

Marika propose autre chose :

-“Il parait que les cours de pâtisserie développent l’imaginaire des enfants, je sais qu’il y en existe à Paris dans le 7ème pour les 3-10 ans, ça doit être sympa aussi !

– Il y a vraiment du choix question activités extra-scolaires, continue Inès. Simon et moi, envisageons l’apprentissage d’une langue étrangère pour Lucas. C’est une excellente activité pour les 4 -5 ans, mais bien sûr, seulement si les méthodes d’enseignement ne sont que jeux.

Et je me renseigne aussi sur les ateliers verts pour les citoyens en herbe, je ne sais pas si cela existe ici à Nantes.

– Et que font-ils avec ces enfants citoyens en herbe ? s’interroge Gaby.

-Hé bien, les enfants sont initiés par exemple au potager, aux récupérateurs d’eau de pluie, au tri sélectif, au recyclage etc…..

Laurette continue de questionner ses amies :

“Et alors, qu’est-ce qu’apportent les activités extra-scolaires à un petit ?”

– Mes filles, répond Gaby, vont y apprendre pas mal de petites choses qui leur seront profitables, si plus tard elles veulent jouer plus spécialement d’un instrument.

– Comme quoi, par exemple, demande Marika.

-Eh bien, la maîtrise du geste, l’écoute, l’attention, la patience. Tout cela n’est pas inné, mais s’acquière ! La musique, pratiquée régulièrement favorise le développement sensoriel et intellectuel de l’enfant. (cf.)

Inès continue :

– « En proposant aux petits des activités extra-scolaires, on leur permet d’élargir leur champ d’expérimentation, et dans cet environnement nouveau, ils vont développer d’autres aptitudes.

– Je trouve, intervient Laurette, que certains enfants font trop d’activités extra – scolaires comme mon neveu. Il est en primaire, il a tous les soirs des devoirs et il fait du judo, du piano, du chant, plus le club d’échecs. On dirait qu’il suit un emploi du temps de ministre et je ne vous dis pas la galère des transports et planning aussi pour ses parents !

– C’est vrai, une ou deux sont suffisantes, répond Inès, l’enfant a tellement besoin de calme pour se reposer, de temps libre pour jouer, rêver, imaginer, créer dans son monde intérieur. Il est nécessaire de le laisser faire des choses librement parce que cela participe aussi à la construction de son identité. Ces moments sont pour lui reposants et enrichissants. Les enfants ne peuvent pas avoir le même rythme que les adultes, ils n’ont pas les mêmes capacités d’assimilation.

– Le petit Théo, avec le dessin et la peinture développe sa créativité, son imagination et sa sensorialité. Il a appris beaucoup de choses comme les couleurs, les formes…. Il a aussi mieux maîtrisé le petit matériel comme l’utilisation des crayons et des pinceaux et autres outils avec ses mains, ses doigts, un exercice pas facile pour les enfants, appelé la préhension fine.

– Si ton fils Laurette, joue au football, il travaillera la coordination de ses gestes, il situera mieux son corps dans l’espace, tout en courant après un ballon, c’est la motricité globale. D’une manière plus générale, l’activité sportive apporte beaucoup à l’enfant, notamment la socialisation, la confiance en soi. Elle lui permet de dépasser ses propres limites. Par le sport, il apprend la persévérance et la gestion de l’échec. De même, un enfant timide peut réussir à mieux s’extérioriser. Quant aux sports collectifs comme le foot ou le basket, ils développent aussi l’esprit d’équipe.

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Les activités extra-scolaires sont plus qu’un défoulement ou un moyen d’occuper les enfants. « Elles lui permettent de savoir que l’on peut apprendre dans le plaisir, explique Nicole Prieur, psychothérapeute. Et pour l’enfant qui connait des difficultés scolaires, voici un lieu social où il réussit ! Cela répare le sentiment d’échec et restaure l’image qu’il a de lui ». Elle ajoute : « Il n’y a pas d’apprentissage sans effort, mais avec un peu de persévérance, l’enfant découvre que les efforts procurent du plaisir. C’est très éducatif ».

Réflexions impromptues

L’activité extra-scolaire doit correspondre au caractère de l’enfant parce que s’il y va à reculons, elle perd tous ses avantages.

Souvent les parents ont rêvé de faire une activité et n’ont pas eu cette chance. Ils projettent leurs vieux rêves et donc espoirs sur leur enfant. Vers 4 ans, celui-ci est en capacité d’être motivé pour une activité. Pourquoi ne pas l’emmener voir un entrainement ou si possible d’y participer une fois, en accord avec l’animateur. Les parents peuvent conseiller leur enfant, et en fonction de l’intérêt qu’il porte à l’activité, il reste important de lui laisser le choix de poursuivre ou d’arrêter.

La fréquence et la durée des activités varient en fonction de la personnalité de l’enfant, de son âge et de son envie.

Il est important que les activités ne commencent pas avant 17h30, de manière à lui laisser du temps à la fois pour se reposer après l’école et faire ses devoirs.

En évitant le trop plein d’activités extra-scolaires, notamment le mercredi et le weekend, l’enfant peut rester attentif à l’école. En effet, trop de fatigue, engendrerait un manque d’attention, ce qui serait pénalisant pour lui.

De même en évitant d’imposer des objectifs en plaçant la barre trop haute, nous évitons le trop de pression à l’enfant et peut-être ensuite de le mettre en situation d’échec.

Faire moins d’activités et les faire bien. Laissons nos enfants y prendre du plaisir parce que c’est ainsi qu’ils apprennent le mieux !

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