Tout le monde rêve, même les petits enfants !

Mamie tichat et Papy boîtes sont les parents de Rosalie, Simon, Pierre et Victor. Pour les 65 ans de papy boîtes, les enfants et petits- enfants sont venus tout le weekend. Au matin, les plus matinales sont Mamie tichat, Inès la femme de Simon, et Suzanne la femme de Pierre.

« Avez-vous bien dormi les filles ?, demande Mamie tichat.

– Oui, répondent en cœur Rosalie et Inès.

– Moi, pas trop bien, soupire Suzanne. Je pense que Clarisse a rêvé, cauchemardé je ne sais pas, elle a bougé et parlé, mais je ne comprenais pas ce qu’elle disait.

– Tout le monde rêve, même les petits peuvent faire des cauchemars, dit Inès. Je  suis en train de lire à ce sujet en ce moment. D’ailleurs, j’ai le livre là, je vais vous en faire profiter : “Le rêve et son interprétation”. C’est son auteur Sigmund Freud, qui a attiré l’attention sur les rêves chez l’enfant, et je trouve intéressant de savoir par exemple, que « le rêve est la manifestation hallucinatoire d’un désir ».

– Manifestation, hallucinatoire, désir ? Explique-nous un peu plus, parce que c’est intéressant, Mais… je veux comprendre, propose Suzanne.

-” Servez-vous aussi votre petit déjeuner en même temps les enfants,” propose Mamie tichat. “Voilà, très bien”!

Rosalie et Jean s’installent eux aussi, et prennent part à la conversation.

– “Merci à maman pour ce délicieux petit déjeuner maison” !

 Et Inès poursuit :

– « Hé bien, nous avons tous, et même les petits enfants, des souhaits, des envies, des désirs qui ne sont pas forcément toujours satisfaits. On se sent frustré, et puis on passe à autre chose, mais ces désirs non satisfaits restent logés quelque part dans notre inconscient. Et, devinez quoi ? Ils profitent  du sommeil, pour s’exprimer à travers le rêve.

Les rêves des petits sont plus compréhensibles que ceux des adultes,

– Cela est lié à leur spontanéité d’enfant, à leur innocence et leurs désirs simples. A partir de 18 mois-2 ans, l’imaginaire se développe et les rêves aussi. Selon l’auteur Freud, “les rêves d’enfants seraient brefs, clairs, cohérents, facilement intelligibles et sans équivoques”. Le rêve permet aussi d’extérioriser certaines peurs. Entre 3 et 6 ans, l’enfant fait beaucoup de cauchemars parce que c’est la période où l’imaginaire tient une grande place dans sa vie d’enfant. Il ne mesure encore pas bien “ce qui est vrai” et ” ce qui est faux”.

Pour comprendre les rêves d’enfants, il est possible de les prendre au premier degré. Je continue avec mon ami Sigmund qui a écrit : “Le rêve de l’enfant est une réaction à un événement de la journée qui laisse après lui un regret, une tristesse, un désir insatisfait. Le rêve apporte la réalisation directe, non voilée, de ces  désirs”.

– Ben, t’es bien gentille ma chère belle-sœur, mais je préfère que tu nous donnes des exemples concrets.

Quelques exemples concrets

– OK, Suzanne, alors je vais te trouver des exemples : Lucas l’autre jour voulait en dessert de la glace au caramel mais Simon et moi, lui avons expliqué qu’il n’y en avait plus dans le congélateur. Il était triste parce qu’il en avait vraiment envie. Hé bien le lendemain matin, il nous a dit avoir rêvé qu’il mangeait une énorme glace au caramel.

– Bonjour les filles ! Hé bien, ça discute sérieux dès le matin, je vous écoutais de loin.

– Bonjour Pierre, ça va ?

– Oui, très bien merci ! et j’ai un autre exemple pour toi Suzanne. Notre petit voisin, très gourmand du haut de ses 6 ans, a rêvé une nuit qu’il était enfermé dans une pâtisserie et qu’il pouvait manger à volonté tous les gâteaux qu’il voulait. La veille, son papa lui avait refusé une deuxième part de tarte aux pommes, parce qu’il en avait mangé beaucoup déjà.

-C’est incroyable et intéressant, et là j’ai compris. J’ai une autre question :

Y-a-t-il des thèmes qui reviennent plus souvent?

Rosalie prend la parole à son tour :

-“Oui, j’ai lu dans une revue, que les enfants rêvent le plus souvent de la peur de se retrouver seul, sans papa maman, parce que c’est l’âge où le petit enfant a besoin de se sentir en sécurité, dans son univers protégé par ses parents, pour bien grandir.

– Les rêves comme ceux  de Lucas et du petit voisin  sont dits de pensées magiques. Les enfants ont été privés de quelque chose et comme par magie ils en rêvent.

– Les enfants rêvent de loups, ce sont les rêves qui manifestent la peur d’être mangé. Ils portent tout  à leur bouche et mangent tout ce qu’ils aiment en général. Donc le petit enfant a peur que ses parents qui l’aiment, fassent pareil.

Victor arrive à son tour, dit bonjour et avec son humour habituel, s’exclame :

-“Tu m”étonnes que ce p’tit gamin a peur d’être mangé ! Vous lui dites si souvent qu’il est mignon à croquer, comment voulez-vous qu’il n’ait pas la trouille ! Rires collectifs. Rosalie poursuit:

– Les enfants rêvent aussi  de sorcières, d’ogres. C’est la représentation des gens pas gentils, qui grondent, qui disent “non”, qui les  frustrent.

Suzanne intervient :

-“Vous savez, Théo une nuit, avait rêvé que Pierre et moi étions morts, ça nous avait fait un choc qu’il rêve de nous comme ça !

– Oui, explique Inès, mais si je te dis que cela veut dire est qu’il est entrain de grandir c’est plutôt mieux ?

-Ah ? Vu comme ça, peut-être ! Mais quand même !

– Il y a aussi, continue Rosalie, l’enfant qui rêve qu’il est un géant comme dans les contes alors que son papa et sa maman sont miniatures. L’enfant qui commence à marcher par exemple, a besoin d’explorer, de vivre sa vie, de faire les choses par lui même.  Il est souvent frustré par les interdictions des adultes autour de lui.

Et comment réagir au mieux, nous parents, si notre enfant nous parle de son cauchemar, de son drôle de rêve ?

– Clarisse a rêvé qu’elle était la reine l’autre nuit, ajoute Suzanne, beaucoup de petites filles doivent rêver de la même chose ?

– Oui, tu as raison, reprend Inès, ce sont les rêves de toute puissance. Clarisse pense que ce qu’elle crée dans ses rêves est vrai, comme beaucoup de petits enfants de 3 ans. Ils sont les rois, les princesses, ils commandent et les autres doivent obéir. Mais dans la vraie vie, ils ne peuvent pas avoir un tel comportement. C’est là que le rôle des parents est important. Les enfants dans la toute puissance ont besoin d’entendre par exemple qu’ils ne peuvent pas toujours faire ce qu’ils ont envie, c’est comme pour les adultes . Il existe des lois, des interdits, des obligations et on ne peut pas y déroger. L’enfant est mécontent mais il a bien entendu, c’est ce qui est important.

“Le garçonnet frustré par les interdictions de ses parents, pourquoi ne pas commencer à lui donner quelques “petites” responsabilités “?

 “Les rêves racontent les émotions ressenties par nos enfants, continue Inès avec son livre. Grâce aux rêves nous pouvons deviner ce qui est source d’inquiétude chez eux. Un enfant qui fait un cauchemar  nous dit qu’il a peur ou qu’il est perturbé par quelque chose. Au fait, une idée : Eviter de fouiller la chambre ou de regarder sous le lit en disant :”Tu vois le grand méchant loup n’est pas là” parce que cela confirmerait au petit qu’il existe vraiment.

– Moi, dit Simon, j’encourage Lucas à raconter ses rêves, ses cauchemars.  Je l’ écoute. Je l’aide à mettre des mots sur ses émotions. J’essaie de le rassurer après,  en lui demandant de qui, de quoi il a peur, et des fois il dessine les méchants. Je lui précise que c’est un rêve, que ce n’est pas la vie en vrai.

– Tu peux faire tout ça parce qu’il a 4 ans. Nous, pour rassurer petit Louis, et ce sera le mot de la fin, parce j’entends les petits qui arrivent, donc je vous disais que pour rassurer petit Louis,  rien de tel que de lui raconter une histoire, et puis ensuite lui faire un gros câlin et laisser la veilleuse allumée. Merci la famille, j’ai bien aimé notre conversation !

                                                                 lune