– Allo ? Rosalie ? Bonjour ma chère belle-sœur ! C’est moi, Suzanne, seras-tu chez toi cet après-midi ?

– Bonjour Suzanne ! Oui, je reste à la maison toute la journée.

– Tu sais que je suis acceptée en stage 6 mois à l’école maternelle ?

– Oui, cool ! Pierre nous a expliqué, nous sommes vraiment ravis pour toi.

– J’ai à travailler un dossier, poursuit Suzanne, et je pense qu’avec ta collection de magazines, je devrais trouver des illustrations, des citations.

– Tu choisis ton thème ou il est imposé ?

– Je l’ai choisi !

La motricité fine chez l’enfant

Ecoute, je te lis la définition que j’ai rédigée, après avoir lu plusieurs dicos : on entend par préhension fine ou dextérité manuelle, l’ensemble des habiletés motrices au niveau du bras et plus particulièrement de la main. Pour les mouvements des bras, on parle de dextérité globale. Pour les mains, de dextérité fine avec les mouvements de doigts, qui vont permettre à l’enfant d’intégrer précision et vitesse au mouvement, et de manipuler de très petits objets. Une bonne habileté manuelle est très importante, pour les petits comme pour les grands, pour la bonne réalisation de tous les gestes de la vie quotidienne.

– OK, j’ai compris, rassure Rosalie. Eh bien, je t’attends Suzanne avec plaisir, et nous parlerons de ton thème certainement bien instructif ! A tout à l’heure !

Coloriage, Motricité-Fine, Apprentissage, Education, Pédagogie, Petit, Enfant,

Quelques heures plus tard, nos deux belles sœurs ont réussi à sélectionner des revues, intéressantes quant au thème étudié par Suzanne.

– Si tu lis mon écrit tu pourras m’aider à trouver ce que je recherche, propose Suzanne à Rosalie.

– Pourquoi pas, tu sais que cela m’intéresse aussi ! Rosalie s’empare du texte et lit à haute voix :

Evolution de la motricité fine jusqu’à 3 ans

L’âge d’acquisition des différentes étapes varie d’un enfant à l’autre, alors que l’ordre dans lequel ces étapes se mettent en place ne varie pas. “L’évolution se fait toujours dans le même sens parce que le contrôle du geste se fait toujours du centre du corps vers la périphérie. Ainsi l’épaule est contrôlée avant la main et la hanche avant le pied. Le petit enfant contrôle en premier ses bras, puis ses mains, puis ses doigts.”

  • Le bébé dès la naissance serre par réflexe des objets que l’on place dans sa petite main, c’est ce qu’on appelle le réflexe d’agrippement.
  • Dès 3-4 mois ce réflexe évolue et le bébé peut attraper l’objet placé au contact de sa main. Il utilise ses doigts, les resserre autour de l’objet à la manière d’une pince. Doigts, mains, il fait de vraies découvertes !
  • Agripper, saisir quelque chose entre ses doigts volontairement et de façon prolongée intervient aux 5è et 6è mois. Ce qui lui permet de porter les objets à sa bouche.
  • Progressivement après 7-8 mois, la façon de saisir, d’agripper c’est-à-dire la préhension, s’affine, et commence à se développer en pince inférieure (entre le pouce et l’auriculaire) et en pince supérieure (entre le pouce et l’index).
  • Puis, l’enfant devient plus habile de ses mains. Il acquiert la capacité à s’emparer des objets, à les passer d’une main à l’autre, à les relâcher volontairement et à les jeter.
  • La pince supérieure se perfectionne à la fin de la première année. Les 2è et 3è années permettent à l’enfant de mieux maîtriser ses mouvements. Il choisit l’utilisation préférentielle d’une main pour ses manipulations. Et ses gestes vont devenir de plus en plus précis et complexes, lui donnant la possibilité d’expérimenter beaucoup plus.

– Tu sais qu’il est possible d’évaluer la dextérité manuelle d’un enfant ? J’ai lu cela sur Internet.

– Comment c’est possible ? interroge Suzanne.

– Avec l’outil BOT-2. Cet outil n’est utilisé qu’en clinique, et il peut servir à évaluer la dextérité manuelle de l’enfant, qui pourrait présenter un retard de développement. Des tests peuvent définir s’il est précis, s’il est capable de contrôler ses mouvements ainsi que leur coordination, s’il est rapide ou pas, dans sa tâche et aussi, si sa coordination œil-main, ou main-œil est bonne, c’est-à-dire le contrôle coordonné entre les mouvements des yeux et des mains. (Outil BOT-2 (Bruininks & Bruininks, 2005).

– C’est intéressant, et pourquoi le contrôle coordonné entre les mouvements des yeux et des mains ?

– Parce que parmi les capacités perceptives nécessaires à l’acquisition d’un geste, l’une des plus importantes dans le développement de la motricité fine, c’est la vue. C’est parce que l’enfant voit un jouet par exemple, qu’il cherche à diriger son geste vers lui. Chaque mouvement du corps est coordonné avec la vue, et sans cette coordination, il n’est pas possible de réaliser les tâches les plus simples comme attraper un ballon, jouer d’un instrument de musique en lisant les notes sur une partition, jouer sur une tablette ou même copier des lettres, des mots…

– Hum, intéressant ! On n’arrête pas le progrès !

Rosalie poursuit la lecture de l’étude de Suzanne à voix haute :

Stimuler la motricité fine chez le petit enfant

 

Les possibilités d’exploration et de manipulation de l’environnement augmentent avec l’acquisition de la motricité. Stimuler la motricité fine, c’est jouer à des jeux qui permettent à l’enfant de délier et de dissocier, de rendre sa préhension fine plus efficace : meilleure maîtrise des mouvements de ses doigts, meilleure adaptation ensuite aux différents outils (crayon, pinceau, ciseaux…) avec des mouvements devenus plus fins.

Mais avant de maîtriser des actions motrices plus élaborées, l’enfant doit d’abord acquérir des habiletés motrices de base. Le domaine de la motricité fine comporte deux niveaux :

  • le niveau A : Préhension et manipulation avec l’acquisition des mouvements volontaires des mains et des doigts.
  • le niveau B : Utilisation fonctionnelle de la motricité fine. Ce niveau met l’accent sur l’utilisation de ces nouvelles habiletés pour tourner, assembler, actionner des objets et reproduire des formes écrites.

Nombreuses sont les activités-Jeux qui permettent la dissociation de chaque doigt et ensuite d’aborder des mouvements digitaux plus complexes. Il est intéressant d’alterner des situations qui stimulent la précision et celles qui musclent les doigts de la main.

 

Exemples d’activités-jeux stimulants pour la motricité fine

 

– Une des activités les plus faciles, et des plus importantes, consiste à proposer au tout-petit des objets à regarder, toucher, goûter, sentir et écouter. Des objets faciles à saisir et sans danger, des objets sensoriels à manipuler.

– Des jeux simples qui peuvent s’empiler d’une seule main, peuvent être présentés à un enfant qui ne maîtrise pas encore la coordination bimanuelle c’est à dire la capacité d’utiliser les deux mains simultanément pour atteindre son but.

– Les marionnettes à doigts achetées ou dessinées directement sur la main, permettent de chanter des comptines ou de raconter des histoires. Et, tandis que l’enfant s’amuse, ses doigts se mettent en mouvement, se tendent, se plient, se collent et s’écartent….

– Les balles, (petites, moyennes, dures, douces, avec picots etc …), à faire rouler doucement avec une main posée dessus.

– Jouer à la dînette présente de l’intérêt parce que chercher, trier et utiliser des petits objets stimule une coordination plus fine et est utile pour les petits muscles de la main et des doigts.

– Habiller une poupée pour mieux ensuite réussir sur soi-même : mettre les vêtements, appuyer pour fermer les pressions, boutonner, monter et descendre la fermeture éclair, s’essayer aux scratchs et aux lacets…

– Peu à peu, lui permettre de tenir sa cuillère d’enfant, sa fourchette, tenir de ses mains verre et bol pour boire.

– Utiliser des élastiques de différentes grandeurs, couleurs et épaisseurs. L’enfant peut jouer avec, les enfiler autour d’une ou de plusieurs boites ou autres objets.

– Jouer avec les instruments de musique, un seul ou plusieurs doigts peuvent être mobilisés soit en frappant les touches d’un clavier ou en pinçant les cordes d’un instrument à cordes, à des rythmes différents.

Suzanne intervient :

– En fait, je ne vais pas nommer toutes les activités possibles, mais tu comprends bien l’idée ?

– Oui, acquiesce Rosalie. Toutes les petites activités du quotidien auxquelles nos petits participent, permettent de développer leur motricité fine. Petit Louis veut nous aider maintenant lorsque nous faisons un gâteau par exemple. Il adore transvaser le lait, pétrir et malaxer la pâte. Bon ! Il en met un peu aussi à côté, mais c’est chouette !

– Super, oui ! C’est comme Théo, il a toujours adoré jouer avec la pâte à modeler, et à la belle saison c’est Clarisse qui s’amuse bien dans le bac à sable. Creuser, remplir, malaxer leur permet de muscler les différents muscles de la main.

– Le weekend dernier Enzo a surtout aimé 2 jeux : la maison avec serrures, clés et portes à ouvrir, et bricoler sur le petit établi, taper, viser, dévisser, reconstruire, autant de jeux, de gestes qui illustrent nos propos !

– En effet, assure Rosalie. Hé bien ! Je termine ma lecture,

Pour conclure

 

Le développement de la motricité fine chez l’enfant facilite sa compréhension du monde. Il est bon de laisser à sa disposition des objets adaptés à ses capacités, de bien le regarder, pour mieux suivre son évolution. L’environnement de l’enfant, qu’il soit en famille comme chez la nounou, à la crèche ou à la maternelle reste essentiel ! Les prédispositions d’ordre moteur et cérébral s’acquièrent consciemment ou non, et sont liées à l’environnement socio-éducatif et culturel.

Emmanuelle Langlois (Psychomotricienne) écrit : ” L’enfant a besoin de répétition pour acquérir et s’approprier le geste. Proposer des situations nouvelles avec parcimonie… Lui proposer des situations nouvelles alors qu’il vient juste de maîtriser un geste ne fera que le confronter à l’échec. Proposer un seul nouvel objet à la fois au milieu de ceux qu’il maîtrise déjà afin de varier la stimulation en douceur.

L’encourager et le féliciter. Prendre le temps de le regarder en action et de valoriser ses efforts et ses progrès. Plus l’enfant se sent apprécié et valorisé, plus il a envie d’avancer et de persévérer.”

L’après-midi s’achève tandis que Suzanne et Rosalie finalisent, et commencent à ranger les magazines épars. Bientôt les enfants, les papas devraient tous arriver !

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